L'avantage de La maréa c'est son pitch, à la fois simple et classique (on sait par avance où on va et vraisemblablement comment on va y aller) : une femme perd dans un accident de voiture son mari et son fils, pour se retrouver, elle tourne le dos aux soutiens familiaux et se réfugie dans une cabane de vacances sur le bord de la mer. J'annonce aussi, tout de suite la couleur : c'est un film principalement muet, rythmé par le bruit des vagues et du vent. ce qui pourrait participer au concept mais ne fait, en fait, qu'ostraciser celui ci. Car on a déjà vu des métrages traiter du travail de deuil, de façon beaucoup plus accessible et beaucoup touchante.
Car le comportement semi-autistique de cette femme, pousse le spectateur à la plaindre tout d'abord, puis à la mépriser. Le propos, enfin, touche au summum du kitsch quand, dans une scène dramatique comme on n'en fait plus, les menstruations (ou fausse couche, ou autre traînée de sang sortant de ses profondeurs) sont associées à la marée, et aux vagues. Dans un délire métaphorique sur le cycle (de la vie, de la femme,...) qui fait tomber le spectateur déjà assoupi dans un bad trip très profond.
Film anti féministe par excellence, dans le fond (qui voit la femme plus comme une mère que comme une femme, d'ailleurs elle ne pleure que son fils... bravo !! bravo à la femme matrice !!), et super "branlette intellectuelle" sur la forme, La maréa n'est décidément pas mon coup de coeur de la semaine.
Sortie sur les écrans le 23 avril 2008