L'humeur du jour
Et l'humeur du jour, c'est beaucoup de choses à la fois : d'un, j'ai
l'impression que je suis déjà en week-end, une sensation un peu
désagréable genre je me transforme en geekette définitive (sans le coté
sexy), pas maquillée, les lunettes vissées sur le nez, le gros pull et
le thé fumant à coté... Et de deux, je suis en mode Ryu Murakami...
Mais qui est ce monsieur me direz vous (enfin, surtout les plus
incultes) ? C'est un écrivain japonais, un génie il faut bien
le dire dont les thèmes de prédilection sont le sado-masochisme, les
dérives du Japon moderne, l'ultraviolence, la drogue, tout ça, tout
ça... (et là il rejoint un de mes cinéastes japonais préférés : Sono
Sion, le papa de Suicide club, Requiem for Noriko, Strange Circus, et récemment Exte, que j'ai pas encore vu).
Murakami s'est même frotté au cinéma avec Tokyo décadence,
toujours sur les mêmes thèmes... mais comme je le laisse traîner dans
ma dvdthèque depuis l'an 40, je peux pas vous dire si c'est bien ou pas.
Enfin, je vous conseille plutôt ses livres : la trilogie "monologues sur le plaisir, la solitude et la mort" composée de Ecstasy, Melancholia et Thanatos, le génial Miso soup (très American psycho), Les bébés de la consigne automatique (à lire en parallèle avec le film de Sono Sion Requiem for Noriko) et Parasites.
Son style est dur, froid mais touche quelque chose de viscéral en
chacun de nous, précisement sur le SM et les pratiques déviantes. Même
si on est pas fan, la façon qu'il a de le mettre en scène dans ses
livres, en particulier la trilogie, appelle à des réactions ambigües de
la part du lecteur. On est mal à l'aise de se sentir excité
intellectuellement par ce genre de chose, comme dans le rapport à la
violence dans American psycho (qui n'a pas rêvé d'être ou de rencontrer Patrick Bateman ?).
Il touche à quelque chose de malsain et d'universel, la part sombre que
certains osent braver. Supporter la lecture c'est déjà un pas en avant
dans nos recoins les plus obscurs, apprendre à se connaitre un peu
mieux...